Hier soir, vendredi 26 mai, au terme d’une journée étouffante, je me suis rendue à l’ancienne église romane Saint-Laurent à Beaulieu-lès-loches. Dans sa fraîcheur se jouait « Formes de femme« , une création du festival des Bellilo’scènes.
Revenons d’abord sur le festival. Il tire son nom des habitants de Beaulieu-lès-loches: Les Bellilociens et les Bellilociennes. Il s’agit ce week-end de la première édition initiée par l’association « Demain c’est loin » (clin d’oeil à une chanson d’IAM?). Cette association est née de la rencontre d’Amandine Sroussi et Elsa Tournoux, dont l’une est originaire de Beaulieu-lès-loches. L’objectif du festival est « d’ouvrir un espace de dialogue et de partage entre un public local et des artistes de théâtre issus du territoire français. » En quelques sortes, c’est mettre le théâtre national à portée de la ruralité, et moi je dis banco!
Qu’en est-il de « Formes de femme »? Sur scène: trois comédiens incarnent et lisent des textes de Virginia Woolf (Une chambre à soi), George Sand (Histoire de ma vie) et Carole Martinez (Le domaine des murmures). Un pianiste et une chanteuse lyrique les accompagnent avec une composition de Francis Poulenc sur des poèmes de Louise de Vilmorin. D’autres morceaux ponctuent la représentation: Chopin, Debussy, Lizt… (Je me fie au programme car je ne connais malheureusement pas grand chose à la musique classique).
Je n’ai évidemment aucune prétention à réaliser ici une critique de théâtre. Je vous présenterai plutôt mes impressions et réflexions. Dans cette création, la femme est mise à l’honneur en faisant entendre quatre voix féminines. Le texte de Carole Martinez semble un peu en décalage car il ne porte pas à proprement parler de réflexion esthétique ou biographique sur la femme artiste mais il entre en écho avec certains passages de l’essai de Virginia Woolf. J’ai particulièrement apprécié le jeu des comédiens qui s’adaptait au personnage incarné: passion, réflexion, délicatesse… A noter, Virginia Woolf était jouée par un comédien et non seulement je n’ai pas trouvé cela dérangeant mais j’ai même trouvé que cela se justifiait si l’on pensait aux propos de Virginia Woolf: « Il est néfaste pour celui qui veut écrire de penser à son sexe ».
Cette représentation, en plus de me donner envie de lire les oeuvres dont étaient extraits les textes, m’a surtout fait découvrir Louise de Vilmorin, poète et auteure du début du XXe siècle, femme à la biographie surprenante et qu’il serait bon de lire.
A mon humble avis, ce festival plein de promesses débute sous les meilleurs auspices.