Titre: Titus Flaminius. La Gladiatrice
Auteur: Jean-François Nahmias
Éditeur: Albin Michel
Collection: Wiz
Date de parution: juin 2004
Je poursuis mes lectures jeunesse dans le monde de l’Antiquité avec Titus Flaminius Tome 2: la gladiatrice de Jean-François Nahmias. J’avais été emportée par l’intrigue et par la qualité des informations du premier tome La Fontaine aux Vestales.
Rome, 58 av. J-C. Une femme rousse habillée en gladiatrice sème la terreur en commettant une série de meurtres. Titus Flaminius, jeune patricien qui a décidé de vouer sa vie à la justice, se met à la poursuite de ce mystérieux assassin. Ses recherches le conduisent à Pompéi, où il décide de se faire lui-même gladiateur afin d’infiltrer les coulisses des jeux du cirque… Titus découvre alors l’univers de « ceux qui vont mourir », où règnent à la fois une cruauté impitoyable et une bouleversante fraternité.
Après un si vif enthousiasme à la lecture du premier tome, plus cruelle fut la déception. Le tome 2 est loin de valoir le premier tome. Bien plus que les insignifiantes inexactitudes historiques, ce qui m’a déçue ce sont les faiblesses du scénario et le personnage même de Titus Flaminius. Au cours d’un entraînement, Titus perd soudain la mémoire. Il devient alors totalement Flamma, le gladiateur. Il séduit une gladiatrice qui lui fait une révélation importante sur son passé et sur ses raisons d’être la méchante de l’histoire. Puis, Flamma redevient Flaminius et en retrouvant la mémoire, il oublie les révélations de la gladiatrice. Non seulement, j’ai trouvé que l’épisode de l’amnésie n’était pas bien mené mais son intérêt est totalement annulé par sa deuxième amnésie. C’était justement la révélation de la gladiatrice qui permettait de la comprendre et de lui apporter une profondeur psychologique. Titus Flaminius passe alors pour un séducteur sans scrupule qui se moque bien de la véritable personnalité de sa partenaire. Il exploite ses sentiments mais ne cherche pas à savoir qui elle est vraiment. L’oubli du secret est donc bien facile et lui permet de n’avoir aucun remord. Alors que justement, s’il avait hésité, s’il y avait eu dilemme, là le personnage aurait gagné en épaisseur. Il est vrai que c’est un patricien romain et elle une esclave gladiatrice. Il y a donc une certaine logique dans le dédain de Titus. Cependant, cela ne le rend pas forcément agréable.
Un avis mitigé donc mais qui ne m’empêchera pas de lire la suite de la série dans les jours prochains.
A savoir
Dans le roman, Titus Flaminius combat en tant qu’andabate, c’est-à-dire en tant que combattant aveuglé par un casque fermé. Ce type de gladiateur est rarement attesté ce qui ne signifie évidemment pas qu’il n’existait pas. Il est généralement identifié comme combattant les yeux bandés mais rien de précis ne peut être affirmé à son sujet.
Dans le récit, Messor combat en tant que Thrace. Il doit affronter dans l’arène le secutor Troius. Il me semble que le Thrace est plus généralement opposé au mirmillon ou à l’hoplomaque voire à un autre Thrace. Quant au secutor, il est plus souvent opposé au rétiaire.
La gladiature est souvent présentée comme violente et les combats ont la réputation d’être de véritables boucheries. D’après de récentes études des documents pompéiens, il semblerait que la grâce du vaincu soit plutôt la norme dans 90% des cas. En effet, la formation d’un gladiateur coûtait cher ainsi que sa mise à mort puisque le munerator ou l’editor devait dédommager le laniste. Mais il est bien vrai que le métier de gladiateur comportait des risques. Dans le roman, le geste de la mise à mort est le célèbre pouce vers le bas (pollice verso). Il semble aujourd’hui établi que ce geste est inexact. Il semblerait plutôt que le pouce ou les doigts de la main aient été tendus vers le gladiateur pour signifier la mort et que le poing ait été fermé pour signifier la vie.
Un gladiateur du nom de Flamma a bien existé. Il était secutor.
(sources historiques: Gladiateurs. Des sources à l’expérimentation. Eric Teyssier et Brice Lopez.)
Votre commentaire