Titre: En attendant Robert Capa
Auteur: Susana Fortes
Éditeur: 10/18
Date de parution: 2012
Langue: espagnol
Le livre raconte la vie de Gerta Pohorylle, une juive allemande. Elle fuit son pays pour Paris dans les années 1930. Elle y rencontre André Friedmann, un hongrois, photographe. Tous les deux deviendront reporters-photographes de guerre sous les pseudonymes Rober Capa et Gerda Taro pendant la guerre d’Espagne.
Gerda Taro c’est la force, le courage de la jeunesse, la fraîcheur brute. Et c’est presque sous la forme du roman d’apprentissage qu’elle s’affirme, toujours plus attachante et admirable. Au milieu de l’Europe des années 1930, sombres, violentes, dans ce monde prêt à basculer dans l’horreur, elle apparaît comme une tâche vive.
Pourtant le titre et la couverture n’évoque pas Gerda mais Robert Capa. D’ailleurs ce titre « En attendant Robert Capa » est intrigant. Il n’est pas sans m’évoquer « En attendant Godot », récit d’une attente vaine et implacable, d’une fatalité ou de la solitude. Dans ce roman, Gerta est souvent en attente de l’homme qu’elle aime, parce que c’est le rôle de la femme à cette époque, éternelle Pénélope. Pourtant, en creux de cette attente, Gerda se construit. Elle se construit parfois contre l’homme qu’elle aime, en résistance et devient GerDa. Elle attend aussi qu’advienne Robert Capa quand André tarde trop. Et c’est parce qu’il tardera trop qu’elle se lancera dans sa dernière aventure photographique en Espagne.
Portée par la langue simple et fluide de l’auteur, cette biographie romancée est une grande et belle histoire d’amour, d’une passion vitale et mortelle. Cet amour tisse un lien étroit entre les nombreux thèmes du livre: la photographie, le rôle de l’image, l’engagement politique, le fascisme, l’antisémitisme.
A la lecture de ce livre, les scènes en noir et blanc, comme des films et photographies de l’époque, défilaient et j’entendais le cliquetis de l’appareil.
Quelques photographies très célèbres: « Mort d’un soldat républicain »; portrait de Robert Capa; photo de la série « Magnificient Eleven ».
J’adore les photos de Capa ! 🙂 Je vais noter le titre du roman et essayer de le trouver !
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