Titre: 14
Auteur: Jean Echenoz
Éditions: Hachette (mais paru à l’origine aux éditions de Minuit)
Date de parution: 2012
Je n’avais jamais lu Jean Echenoz, pourtant récompensé par de nombreux prix, notamment le Goncourt en 1999 pour Je m’en vais, jusqu’à ce que je découvre ce petit roman en spécimen dans mon casier au travail.
Anthime, Charles, Padioleau, Bossis et Ancenel partent à la guerre en 1914. Peu en reviendront. Pendant ce temps, à l’arrière, Blanche mène sa vie.
14 c’est le récit de la guerre de 1914 mais sans réécrire ce l’a déjà été mille fois. Echenoz, avec son style sobre et distancié, décrit des faits sans tomber dans le pathétique. Ile ne raconte d’ailleurs pas vraiment la guerre mais de petites scènes lors de cette guerre. Il alterne aussi chapitres au front et chapitres à l’arrière. Et ainsi il dit l’essentiel.
Le ton de froide distance choisi procure au texte un effet de décalage inattendu qui n’est pas sans ironie. D’ailleurs certains passages sont des hommages à des morceaux d’anthologie de la littérature française. Echenoz arrive à surprendre et intriguer le lecteur en révélant certaines informations importantes pour les habitudes de lecteur de façon impromptue et incongrue, comme si le personnage n’avait besoin ni de psychologie ni d’identité claire. Il est ainsi réduit à sa plus pure expression: un regard sur le monde.
J’ai beaucoup aimé la netteté, la sobriété et donc l’efficacité de ce très court roman de 80 pages. Il m’a cependant manqué un je-ne-sais-quoi qui m’a laissé un goût d’inachevé, comme si, étrangement, je ne pouvais me satisfaire de cela.
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