« Ça commence sur un parking » p.9
Titre: De bons voisins
Auteur: Ryan David Jahn
Éditions: Babel Noir
Date de parution: 2009
Ce soir-là, Kat rentre du travail mais au milieu des immeubles, sur la place juste devant chez elle, elle est victime d’une agression. Autour d’elle, de nombreux témoins observent la scène. Qui lui portera secours?
Inspiré d’un fait divers, ce roman est tout-à-fait glaçant. Il met en scène une galerie de personnages lors de cette nuit précise: Kat, ses voisins, les policiers, les secouristes, l’agresseur. Chaque chapitre présente alternativement le point de vue d’un des personnages. Cette polyphonie d’abord crée une forte tension dramatique et du suspens en retardant la suite du récit. L’auteur, en effet, tisse une toile qui relie chaque personnage et se resserre autour de Kat. Pourtant, malgré l’extrême cohérence de la construction, le récit réussit à souligner l’absence de logiques des événements. C’est comme si toutes ces vies étaient à la fois parallèles et imbriquées.
La polyphonie permet aussi de mettre en scène la réalité de l’individualisme. Chaque personnage est pris dans sa propre intrigue, dans son propre récit et il n’est pas capable de s’en extraire pour voir le drame qui se joue au pied de l’immeuble. Et si tous peuvent paraître égoïstes, ils nous jettent en fait au visage leur complexité: tour à tour lumineux, tragiques, pathétiques, sombres, ridicules ou généreux.
Un roman qui s’annonce comme un policier mais qui présente en fait tous les aspects de la vie humaine.
J’avais entendu parler de ce fait divers (une femme violée et assassinée sans qu’aucun des témoins n’interviennent). Ta chronique me donne envie, je vais sûrement le rajouter dans ma wishlist !
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