
Le 20 mai 1799, Honoré voit le jour à Tours. Fils de Bernard-François Balzac, un intendant aux armées et d’Anne-Charlotte Laure Sallambier, il est l’aîné de quatre enfants.
D’abord mis en nourrice puis envoyé au collège à Vendôme, Honoré a le sentiment d’être éloigné par sa mère et souffre de ce qu’il considère comme de l’indifférence. Il prête bien plus tard cette même impression à son personnage Félix de Vandenesse dans Le Lys dans la vallée. En 1814, il est externe au collège de Tours mais bientôt, suite à une mutation du père, la famille doit s’installer à Paris. Elle choisit le quartier du marais. En 1816, Honoré entame des études de droit. Mais son père veut qu’il pratique aussi le métier alors il entre dans le même temps chez un notaire. Grâce à cette expérience, il nourrira ses romans des drames familiaux qui se déroulent sous ses yeux. On peut, par exemple, penser au Colonel Chabert qui s’ouvre dans une étude de notaire. Dans cette étude, il devient l’amuseur de service. Il reçoit d’ailleurs un jour du premier clerc le billet suivant: « M. Balzac est prié de ne pas venir aujourd’hui, car il y a beaucoup d’ouvrage. » Entre ses jeux de mots, ses histoires piquantes et la façon qu’il a de se moquer des petits défauts des autres, le travail n’avance pas vraiment…
Devenir écrivain
En 1819, le père prend sa retraite. Pour échapper au coût de la vie parisienne, la famille s’installe à la campagne à Villeparisis où tout est moins cher. Mais Honoré veut être écrivain. Ses parents lui demandent alors de faire ses preuves et lui permettent de se loger dans une mansarde à Paris rue Lesdiguières près du jardin du Luxembourg. Il connaît son premier échec avec sa tragédie Cromwell. Consulté au sujet de cette pièce, l’académicien Andrieux écrit: « L’auteur doit faire quoi que ce soit, excepté de la littérature. » Cela commence mal…
De retour à Villeparisis, il collabore avec des « industriels de la ligne » et produit ce qu’on appelle aujourd’hui de la littérature commerciale. Il rédige divers romans et traités sous pseudonyme. En quête de richesse et cherchant à associer littérature et affaires, il ouvre une maison d’édition et une imprimerie à Paris, rue Visconti. Il lance l’idée géniale d’intégrales des grands classiques de la littérature. Mais les ouvrages sont chers, les illustrations de mauvaise qualité et la typographie peu lisible. C’est rapidement la faillite.
Le succès arrive enfin en 1829 avec La Physiologie du mariage. A partir de 1830, il travaille énormément et les succès s’enchaînent. Comme il est un grand dépensier et qu’il a un goût très prononcé pour le luxe, les dettes s’accumulent. Pour les effacer, il doit produire davantage de romans. Le travail devient alors intense: il se couche vers 6h du soir. Vers minuit,, il se fait réveiller et travaille alors entre 12 et 16h. Pour tenir le rythme, Balzac absorbe une quantité impressionnante de café. Au total, La Comédie humaine comprend 91 [90 edit du 27/07/17] titres publiés du vivant de l’auteur!
Un désastre en affaires
En 1835, il se lance dans le journalisme en achetant La Chronique de Paris. L’équipe de rédaction est composée de plumes illustres: Victor Hugo, Théophile Gautier, Alphonse Kaar, … Mais si les membres de la rédaction banquettent chez Balzac, peu nombreux sont ceux qui rédigent réellement des articles. En réalité, seul Balzac écrit. Le journal finit par couler. En 1836, il est emprisonné quelques jours parce qu’il refuse de remplir son devoir de citoyen-soldat. Il achète la maison des Jardies à Ville-d’Avray en 1837. La légende raconte qu’il avait pour projet d’y faire pousser des ananas. Les dettes le poursuivent toujours et il doit vendre sa propriété et se cache de ses créanciers. L’aventure du journalisme le reprend avec La Revue parisienne mais c’est un nouvel échec.
La santé de Balzac décline à partir de 1845. Il réalise le mariage tant attendu avec Mme Hanska le 14 mars 1850. Mais son état de santé s’aggrave et il meurt le 18 août 1850 à 51 ans.
Le saviez-vous? Honoré de Balzac est bien né Honoré Balzac. D’ailleurs ce nom Balzac est une modification réalisée par le père d’Honoré à partir de son nom d’origine Balssa. Au gré de son ascension sociale le père d’Honoré, fils d’agriculteur du Tarn, fait évoluer son nom et ajoute de temps en temps une particule. L’écrivain ajoute définitivement cette particule à son nom lors de la publication de la nouvelle El Verdugo, publiée dans le journal La Mode en 1830 [edit du 27/07/17 L’Auberge rouge, en 1831,] en signant H. de Balzac.
Sources:
- Gilbert Maurin, Les Grands écrivains choisis par l’Académie Goncourt
- Jean d’Ormesson, Une autre histoire de la littérature française
- visite du musée Balzac à Saché en Touraine.
Je remercie Élise, médiatrice au musée Balzac, pour son accueil, sa disponibilité et sa gentillesse lors de la visite du musée ainsi que pour la relecture et les corrections du 27/07/17.
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