Deuxième oeuvre de cet été balzacien, La Peau de Chagrin est un incontournable qu’il fallait que je lise depuis longtemps. C’est maintenant chose faite! Roman fantastique, il sort un peu du lot des romans dits réalistes.
Raphaël de Valentin, un jeune aristocrate désargenté est sur le point de se suicider et en attendant la nuit, il entre chez un antiquaire. Le vieil homme lui présente « la peau de chagrin » qui d’après lui a le pouvoir d’exaucer tous les vœux de son propriétaire. Mais en contrepartie, la peau rétrécit et la vie du propriétaire se raccourcit. Pourtant Raphaël accepte le pacte et emporte la peau. En sortant de chez l’antiquaire, il est entraîné par ses amis dans une fête débridée lors de laquelle il raconte sa vie à son ami Émile.
Construit en trois parties distinctes, le roman entraîne le lecteur dans les tourments de Raphaël, un jeune aristocrate. Qualifié d’esprit supérieur, il désire la gloire, la richesse et les femmes. Or, jusqu’à sa rencontre avec l’antiquaire tout lui échappe et surtout il est torturé par son amour à sens unique pour Foedora, une des femmes sans cœur des romans balzaciens. Son parcours est donc particulièrement pathétique et j’ai aimé ce personnage qui cherche par tous les moyens à échapper à la mort. Raphaël n’est pas toujours cohérent, il fait de nombreuses erreurs, aime follement, se débat, est injuste et cruel. Il incarne la jeunesse romantique perdue et désireuse de grandeur, celle qui exalte les sentiments et l’esprit, qui cherche l’absolu. L’écriture de Balzac est donc très marquée par ce romantisme et exaltée.
Pour Balzac, le parcours de Raphaël occasionne aussi une véritable satire de la société: l’inutilité du discours savant, les errances de la médecine, la débauche d’une société artificielle. L’épilogue allégorise d’ailleurs les deux personnages féminins que sont Pauline et Foedora et fait de cette dernière l’incarnation de la Société. De plus, Balzac classe ce roman dans les Études philosophiques. Ce roman étudie donc le désir, les rapports entre pouvoir et vouloir et donc en quelques sortes le bonheur.
Un roman surprenant donc, aux frontières du réalisme et qui laisse apparaître les premiers personnages récurrents: Rastignac, Canalis, Bianchon, …
Votre critique est très intéressante et me semble complète.
C’est vraiment un livre formidable. Ce livre fantastique venant de Balzac peut paraître étonnant comparé au reste de son oeuvre.
C’est un de mes livres préférés.
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Merci! J’ai été déroutée dans ma lecture mais c’est souvent là où réside le plaisir littéraire!
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