Titre: Banquises
Auteur: Valentine Goby
Éditions: Le livre de poche
Date de parution: 2011
Il y a peu je vous disais que certains livres ne vous divertissent pas, ne vous procurent pas un plaisir immédiat et doux. Ce fut le cas avec Banquises, sans que je ne m’explique bien ce qui s’est passé.
Lisa part pour le Groenland sur les traces de sa soeur Sarah, partie vingt-sept ans plus tôt et qui a disparu là-bas. Ce voyage est une quête, celle de l’absente, celle du sens à donner à sa disparition. Mais sur place, elle découvre une terre en déliquescence, qui disparaît elle aussi.
Le récit de la quête de Lisa n’est pas linéaire. Comme une composition kaléidoscopique, les fragments de souvenirs, les photographies laissées par Sarah, les images du Groenland recomposent une histoire, celle d’une famille brisée par l’absence. Dans une langue sèche et heurtée, le récit nous entraîne à la poursuite de l’absente, de ce vide immense laissée derrière elle et du deuil impossible qui ronge les vivants.
Je ne sais pourquoi ce roman du vide, de la perte et de l’effondrement m’a tant bouleversée. En tout cas, j’ai eu du mal à le lire, à me confronter à la douleur d’une famille et d’une terre, à observer le monde glisser dans l’abîme. Voilà un roman à la mesure de ce que Kafka écrivait à Oskar Pollak:
» Il me semble d’ailleurs qu’on ne devrait lire que les livres qui vous mordent et vous piquent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d’un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ? Pour qu’il nous rende heureux, comme tu l’écris ? Mon Dieu, nous serions tout aussi heureux si nous n’avions pas de livres, et des livres qui nous rendent heureux, nous pourrions à la rigueur en écrire nous-mêmes. En revanche, nous avons besoin de livres qui agissent sur nous comme un malheur dont nous souffririons beaucoup, comme la mort de quelqu’un que nous aimerions plus que nous-mêmes, comme si nous étions proscrits, condamnés à vivre dans des forêts loin de tous les hommes, comme un suicide — un livre doit être la hache pour la mer gelée en nous. Voilà ce que je crois. »
C’est avec ce roman que se clôt le Cold Winter Challenge 2018. Pour rappel, il fallait lire au moins un livre parmi l’un des menus au choix.
Menu « Magie de Noël »:
- Lettres du Père Noël, J.R.R. Tolkien
- La Véritable Histoire de Noël, Marko Leino
Lectures: 2/2
Menu « Flocons magiques »:
- Les Disparus du Clairdelune, Christèle Dabos
- Les Mystères de Larispem T1: Le Sang jamais n’oublie, Lucie Pierrat-Pajot
- Les Enchantements d’Ambremer, Pierre Pevel
- Tobbie Lolness T2. Les yeux d’Elisha, Timothée de Fombelle
- L’Empire des Chimères, Philippe A. Leroux
- Tombé les voiles, Anthologie
Lectures: 2/6
Menu « Marcher dans la neige »:
- Banquises, Valentine Goby
Lecture: 1/1
On peut dire que le challenge est validé, non?
Il faudra que tu me racontes la fin 😊
Bises et bises,
Maeve
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