Perséphone de Loïc Locatelli-Kournwsky

perséphoneTitre: Perséphone

Auteur: Loïc Locatelli-Kournwsky

Éditions: Delcourt

Année de parution: avril 2017

Dans mon parcours de découverte de la bande-dessinée, j’ai cette fois été influencée par une vidéo de la youtubeuse Lemon June. Elle y présentait une réécriture d’un mythe antique. Alors évidemment, cela a titillé mon âme de latiniste.

Perséphone est une jeune fille qui vit dans le royaume d’Éleusis. Sa mère, Déméter, est une mage puissante qui a vaincu Hadès dans la guerre qui a opposé le monde de la surface et les Enfers. Lors d’une sortie scolaire, Perséphone se retrouve entraînée dans le royaume souterrain alors que la porte qui y mène est censée être scellée. Dans ce royaume inconnu, elle découvre une autre facette de la guerre et découvre sa véritable identité.

D’après le titre, l’album se présente comme une réécriture d’un mythe antique, celui de Perséphone. Perséphone, pour ceux qui ne le savent pas, est la fille de Jupiter et de la déesse Déméter, déesse des moissons. Elle est enlevée par Pluton/Hadès, dieu des Enfers, qui en fait son épouse. Déméter, qui n’a pas assisté au rapt, parcourt le monde à la recherche de sa fille et refuse de faire pousser la végétation tant que sa fille ne lui est pas rendue. Jupiter cède donc à ses supplications et cherche un moyen de lui rendre sa fille. Comme Perséphone a mangé du fruit des Enfers, elle ne peut plus remonter à la surface. Un compromis est trouvé: Perséphone passera six mois sous terre auprès de son époux et durant cette période Déméter ne fera plus pousser la végétation. Les six mois restant, Perséphone les passera avec sa mère. C’est ainsi que sont créées les saisons, Perséphone devenant l’incarnation du renouveau de la nature.

Dans l’album, on retrouve de nombreuses références au mythe d’origine. Pour autant, la réécriture ne reste pas dans le sillon de ce mythe et présente un récit de fantasy original. L’histoire de Perséphone est celui d’une quête initiatique qui permet à la jeune fille de grandir et de trouver sa place dans le monde en découvrant son propre talent et ses propres envies. Elle apprend aussi à dépasser les préjugés et la propagande des vainqueurs dans une guerre pour porter un regard plus lucide sur le monde qui l’entoure.

Les dessins prennent une part importante dans la réussite de cette bande-dessinée. Le dessinateur, qui a été en résidence au Japon, semble avoir été influencé par les mangas et animations japonais. Certaines planches évoquent par exemple des scènes des animations de Miyazaki mais reprennent aussi des traits culturels du Japon. Mais d’autres influences marquent l’album, lui offrant davantage de richesse. Ainsi, les décors et ambiances 1950 alternent avec des architectures légèrement Art Nouveau ou tribales. Le traitement des couleurs soulignent aussi le contraste entre le monde d’en-haut et le monde souterrain sans tomber cependant dans la simplicité. Les dessins ménagent parfois des inversions de ces codes couleurs particulièrement riches de sens.

Encore une bande-dessinée qui tient ses promesses!

5livrecoeur

 

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