Titre: Calypso
Auteur: Anne Luthaud
Editions: Buchet-Chastel
Date de parution: 2018
Le titre proposé par la dernière Masse Critique de Babelio fleurait bon la réécriture homérique et la quatrième confirmait cette intuition. Vous sentez le frétillement d’excitation de l’antiquisante de service? Bref, j’ai cliqué et j’ai été sélectionnée pour découvrir cette nouvelle parution d’Anne Luthaud.
Ulysse vient de quitter Calypso pour retourner dans les bras de Pénélope. Calypso ne trouve donc plus de raison de rester dans la maison qui a abrité leurs amours. Elle prend alors la route pour une longue errance. Simon, de son côté, vit entouré d’écrans et suit un voyage immobile à travers les images. Les deux errances se croisent parfois.
Alors que dire…. Je suis perplexe. Devant ce roman, j’ai éprouvé la même chose que devant une oeuvre d’art contemporain. Je ressens des émotions mais je suis dans l’incapacité de trouver un sens rationnel, logique ou dicible. Bref, je suis perplexe et mon regard ressemble fort à celui du poisson mort noyé dans son bocal.
Alors comment rendre compte de cette lecture? Commençons par tous les obstacles que j’ai rencontré au cours de ma lecture. Il faut renoncer à chercher un sens au récit. Et les premiers chapitres m’ont singulièrement décontenancée. Le cadre du récit est plutôt instable, entre références explicites à l’univers antique et situation beaucoup plus contemporaine. Si l’errance de Calypso est plutôt linéaire, celle de Simon immergé dans les images flirte souvent avec le fantastique voire avec le délire mental. Ce sont d’ailleurs ces chapitres qui m’ont le plus perdue. Quand au personnage d’Ann Lee, sorte d’icône manga qui cherche à s’évader, là, je n’ai pas su quoi en faire.
Il y a cependant des éléments qui m’ont poussée à poursuivre ma lecture. Évidemment, la réécriture est extrêmement maîtrisée, érudite et intelligente. Est-elle accessible au lecteur lambda, j’en doute mais elle a flatté, sans conteste, mon ego. J’ai surtout aimé l’errance de Calypso, joli écho à l’errance d’Ulysse. L’errance citadine et féminine est un motif qui me passionne, sans doute parce qu’une partie de moi y médite. Calypso réalise la synthèse de la fuite et de la progression. Elle ne cesse d’avancer, rapidement mais sans but. Et il y a dans ce parcours une quête de soi.
Je crois que j’aurais sérieusement besoin d’aide pour comprendre ce roman. La quatrième de couverture parle d’une « exploration captivante de notre monde et des images qu’il fabrique ». Il est en effet question souvent des images filmées, modifiées, zappées dans lesquelles Simon, et parfois Calypso, se fondent, se perdent et rêvent. Mais comme Calypso, j’ai erré sans but parmi ces images, sans savoir où l’auteur voulait en venir.
Votre commentaire