Songe à la douceur de Clémentine Beauvais

songe à la doucurTitre: Songe à la douceur

Auteur: Clémentine Beauvais

Éditions: Sarbacane

Date de parution: 2016

En général, les coups de coeur généralisés sur Booktube et les réseaux sociaux, je me méfie. Je ne crois que très peu à l’unanimité. Mais comme Clémentine Beauvais m’avait déjà convaincue avec Les Petites Reines, je me suis laissée tenter par Songe à la douceur qui me promettait une forme des plus originales: le roman versifié.

Eugène croise Tatiana dans le métro. Le passé remonte à la surface et les émotions bouillonnent. Adolescente, Tatiana était tombée amoureuse d’Eugène. Elle s’était déclarée dans une lettre mais il l’avait repoussée. Et puis un drame les avait définitivement séparés. Cette fois, les rôles s’inversent et Eugène ne veut pas laisser passer sa chance.

Songe à la douceur réécrit Eugène Onéguine, un roman en vers de Pouchkine. Le roman conserve la forme versifiée mais modernise le propos. Les premiers vers m’ont un peu déstabilisée. Je me suis dit que c’était un peu forcé et puis finalement je me suis laissée emportée. J’ai même trouvé brillant la maîtrise de la mise en page. L’auteure joue avec le son des mots mais aussi avec leur rythme, leur forme, leur place, leur disposition pour les mettre au service du récit.

L’histoire, reprise de Pouchkine, est placée dans un contexte moderne très réaliste malgré le contexte poétique. Les faits sont simples: une passion amoureuse adolescente qui tourne mal, des retrouvailles et l’amour toujours présent, les doutes, les espoirs, les questions qui bouleversent. Du commun quoi. Pourtant, le thème est complexifié par les choix narratifs de l’auteur. Parfois la narratrice s’adresse à ses personnages, prend leur place, commente leur geste. Cela peut perdre le lecteur mais cela densifie le texte. C’est comme si l’auteure se montrait en train d’écrire mais aussi en train d’observer ses personnages voire en train de lire Eugène Onéguine. Peut-être même réécrit-elle ce roman pour le commenter, le modifier. Du moins, c’est comme ça que je l’ai perçu.

Un roman jeunesse certes, mais un roman qui parle aux jeunes adultes aussi. Dans un premier temps, Tatiana et Eugène usent de moyen de communication que « les moins de vingt ans ne peuvent pas connaîtreuh ». Et puis je me suis retrouvée aussi bien chez Tatiana que chez Eugène, ados comme adultes, car ils s’inscrivaient dans une époque, une réalité qui était la mienne. Et ce roman a fait écho en moi à un épisode personnel de ma vie. Ce qui prouve que la littérature de jeunesse et l’écriture de Clémentine Beauvais s’adressent finalement à tous. N’est-ce pas là le propre de la littérature, jeunesse ou non?

5livrecoeur

2 commentaires sur “Songe à la douceur de Clémentine Beauvais

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