Titre: Du Sang sur Rome
Auteur: Steven Saylor
Éditions: 10/18
Date de parution: 1998
Il y a des copines qui me connaissent bien. Quand Mademoiselle Maeve m’a mis le roman Du Sang sur Rome dans les mains en m’assurant que j’allais aimer, je n’ai pas douté. Pour la passionnée d’Antiquité que je suis, ce roman était fait pour moi.
M. Gordien est une sorte d’enquêteur privé. Cette fois, c’est le jeune Cicéron qui fait appel à lui pour démêler une sombre affaire de parricide qu’il doit plaider. Gordien, secondé par l’esclave de Cicéron, Tiron, va devoir aller plus loin que les apparences, risquer sa peau et faire preuve de beaucoup de lucidité. Car à Rome, la politique n’est jamais loin.
Commençons par le personnage de Gordien. Fortement inspiré des plus grands détectives littéraires, au point d’ouvrir le roman par une petite déduction holmesienne, Gordien n’a pas cessé de m’étonner. D’abord son nom évoque sans doute le « nœud gordien ». Selon la légende, il s’agit d’un nœud inextricable qui attachait le joug au timon du char de Gordius, roi de Phrygie, et qu’Alexandre le Grand trancha d’un coup d’épée pour obtenir l’Empire d’Asie. Le nœud gordien est donc un nœud compliqué, un problème insoluble. Et celui qui tranche le nœud gordien résout brusquement l’affaire par des moyens expéditifs, énergiques ou violents. Voilà qui est donc parfait pour un enquêteur. Gordien est attachant car profondément humain. Il doute, cherche, échoue parfois, a peur.
L’histoire se déroule à Rome au Ier siècle avant J-C. C’est le temps des guerres civiles, des dictatures de généraux mais aussi de Cicéron. L’auteur maîtrise très bien les connaissances nécessaires à un bon roman historique. Non seulement le lecteur a l’impression de se promener dans les rues de Rome, mais il est aussi amené à rencontrer des personnages historiques comme Cicéron ou encore Sylla. Et justement, même si je ne suis pas une spécialiste, je n’ai relevé aucune fausse note dans la psychologie des personnages.
Quant à l’affaire, elle s’appuie sur une histoire réelle. Cicéron a effectivement plaidé pour défendre Sextus Roscius, accusé de parricide. Il s’agit du Pro Roscio, la première affaire qui le fait connaître car il s’attaque à un protégé du dictateur Sylla. Le texte a été conservé et laisse entendre que l’issue du procès n’a pas fait toute la lumière sur l’affaire. L’auteur propose donc sa version des faits tout en respectant parfaitement les sources historiques.
Maintenant, il va falloir que je lise la suite des enquêtes de Gordien!
Ça me fait plaisir que tu aies enfin lu ce roman ! Et si tu veux la suite, je te la prêterai, si tu es sage.
Maeve
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je crois bien qu’il me plairait aussi! Je note!
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