Titre: Auprès de moi toujours
Auteur: Kazuo Ishiguro
Éditions: Éditions des Deux Terres
Date de parution: 2006
Dans la série des livres sur « l’homme augmenté », j’ai pu découvrir ce roman recommandé par Mademoiselle Maeve (fournisseuse officielle de ma PAL). Cette lecture m’a déstabilisée et il a fallu que je le digère lentement pour qu’il me révèle toutes ses richesses.
Kath, Ruth et Tommy ont été élèves à Hailsham dans les années 1990, une école idyllique dans la campagne anglaise. L’école privilégie le bien-être individuel, la créativité. Pourtant des choses peuvent inquiéter. En effet, des « gardiens » les encadrent et visiblement on leur cache des choses.
Kath est la narratrice. Elle est accompagnante de donneurs. A l’occasion de son accompagnement de Ruth puis de Tommy, elle revient sur son passé au sein de cette école. Concentrée sur ses relations relations amicales avec ses deux camarades, elle retrace leur parcours, la perte de leur innocence.
Si on ne sait pas trop ce qu’on est en train de lire au début, les éléments prennent place progressivement. Sans jamais s’appesantir dans la dystopie, en plaçant ce récit au coeur des années 1990, l’auteur nous force à nous sentir concernés.
Parfois les réflexions de Kath semblent longues, très centrées sur Ruth et leur amitié adolescente. Pourtant c’est leur humanité qui se construit, qui se prouve sous nos yeux. Et c’est cela dont il est question.
Le contexte reste vague assez longtemps et ne prend consistance qu’au fur et à mesure des pages et des souvenirs de Kath. Les dernières pages plongent le lecteur dans une forme de stupeur triste car la dystopie y prend tout son sens.
Non seulement le récit psychologique est au service d’une révélation glaçante, mais l’écriture est d’une rare beauté. Mélancolique, brumeuse, intemporelle et presque nostalgique, elle nous berce jusqu’au bout et vient nous cueillir pour nous obliger à réfléchir. Sa grande délicatesse et sa pudeur en font un livre envoûtant.
Tu me donnes envie de le relire, de le retirer de ma bibliothèque et de le re-découvrir. J’en garde un souvenir un peu conf mais une émotion de tristesse indicible. J’ai failli pleurer de nombreuses fois.
J’aimeAimé par 1 personne
Alors fonce et relis-le.
J’aimeJ’aime