Titre : L’Attrape-souci
Auteur: Catherine Faye
Éditions: Livre de poche
Date de parution: février 2019
Deuxième lecture de la sélection du mois de mars pour le prix Livre de Poche 2019, ce roman particulièrement dépaysant entraîne le lecteur en Argentine.
Lucien, une jeune garçon de onze ans, est à Buenos Aires avec sa mère. Dans une librairie, il est fasciné par les boîtes jaunes qui renferment les petites poupées « attrape-souci ». Mais quand il lève la tête, sa mère a disparu. Lucien part à sa recherche et s’égare dans la ville. Il erre longtemps et rencontre toute une population d’invisibles qui le prennent un temps sous leur aile: un cartonnier, des prostituées, un jeune jardinier… Sous le nom de Lucio, l’enfant se reconstruit et apprend qui il est.
Voilà un roman surprenant si l’on accepte de se laisser guider par l’auteur. Le roman s’ouvre sur la voix du jeune Lucien en voyage avec sa mère en Argentine. Dès le premier chapitre, l’inconcevable se produit: Lucien se retrouve seul à la porte de la librairie. C’est le début d’une errance à la fois réaliste et imaginaire dans Buenos Aires. Je ne connais pas du tout l’Amérique Latine mais il m’a semblé que le parcours de Lucien dessine un tableau vraisemblable de la ville et du pays, un itinéraire coloré mais surtout sensuel, sensible. Mais cela ne semble pas être le seul but de ce roman.
Il s’agit pour moi bien plutôt d’un récit initiatique qui permet au jeune Lucien de grandir, de devenir autonome et de se reconstruire une famille. Lucien, devenu Lucio, cherche sa mère à travers la ville mais aussi à travers son enfance. Son parcours est l’occasion d’une recomposition de son passé pour en comprendre le véritable sens. Traversé par des émotions puissantes, le récit interroge aussi la figure maternelle et la relation entre un enfant et sa mère. Car dans ce roman, les sentiments ne vont pas de soi. Le récit douloureux ne s’achève pas sur un happy end attendu mais plat. Avec une maîtrise du pathétique, l’auteure nous propose une fin aigre-douce qui sort Lucien et le lecteur des schémas de l’enfance et du conte.
Ça me dirait bien ce roman. Jolie chronique. Les récits initiatique sont toujours très tentants.
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Je peux te le prêter si tu veux!
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