Titre : Les Immortalistes
Auteur: Chloé Benjamin
Éditions: Livre de poche
Date de parution: mars 2019
dans le cadre du Prix des Lecteurs Livre de poche 2019
On se laisse souvent avoir par une bonne quatrième de couverture. Elle a pour fonction de nous faire ouvrir le roman avec appétit et de préparer la lecture. Mais parfois elle nous induit en erreur et peut causer une mauvaise approche du roman. Ce fut le cas pour moi avec les Immortalistes. Il y eut comme un faux départ.
A New York, les quatre enfants Gold, Varya, Daniel, Klara et Simon, décident de consulter une voyante qui serait capable de prédire avec exactitude la date de leur mort.
Quelques années plus tard, hantés par la prédiction de la voyante, les quatre enfants s’éloignent les uns des autres. Mais lorsque Simon, le premier d’entre eux, trouve la mort à la date annoncée, les autres ne peuvent plus faire semblant que rien ne s’est passé.
Ce roman pourrait concentrer tous les tomes d’une saga familiale puisque chaque chapitre suit le destin d’un des quatre enfants Gold. C’est aussi l’occasion pour le lecteur de découvrir l’histoire des États-Unis. La vie des Gold permet au lecteur d’aborder l’immigration juive, la vie homosexuelle, la guerre en Irak, … Ce qui est intéressant c’est que le roman, en individualisant la vie de chaque membre de la famille dans une partie du roman, souligne la solitude de chacun d’entre eux. Pourtant l’auteur a réussi à maintenir une certaine unité familiale. Le seul bémol pour moi, c’est que certaines parties sont plutôt lentes.
Le roman étudie le rapport des personnages à la mort. Chacun réagit différemment à la prophétie: l’un brûle la chandelle par les deux bouts, l’autre nie l’événement ou cherche un responsable, et une autre encore fuit la mort. Le lecteur se demande d’ailleurs, avec les personnages, si la voyante a vraiment ce pouvoir de prédiction ou bien si c’est la connaissance de la date qui détermine sa réalisation. La question de la liberté et de la fatalité est donc au coeur du roman.
Si au départ, j’ai regretté l’absence de dimension ésotérique ou fantastique, avec le recul je reconnais que cela renforce la portée philosophique du roman. Un autre lecteur que moi y lira sans doute une morale plus lumineuse que ce que j’y ai trouvé car je suis sortie de cette lecture assez désespérée. Mais au moins, il ne m’aura pas laissée indifférente.
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