Titre : Grand Frère
Auteur: Mahir Guven
Éditions: Livre de poche
Date de parution: janvier 2019
dans le cadre du Prix des Lecteurs Livre de poche 2019
Quand un roman reçoit le prix Goncourt du premier roman, cela indique souvent une oeuvre de qualité. J’étais donc plutôt en confiance quand j’ai ouvert Grand Frère.
Grand Frère, jeune chauffeur de VTC, soigne sa mélancolie en tirant sur ses joints. Il porte comme un poids une vie de banlieue, une mère partie trop tôt et Petit Frère parti en Syrie comme infirmier dans une organisation humanitaire musulmane. Mais Petit Frère est de retour. Pourquoi?
Dans le contexte des attentats en France, de la guerre en Syrie et des crises sociales et financières, l’auteur fait entendre la voix de ceux dont on ne parle que lorsqu’ils brûlent des voitures ou braquent des profs. Dans l’argot métissé des banlieues, l’auteur interroge notre société, la mixité sociale, les inégalités, l’identité, des questions brûlantes d’actualité.
Rien n’est aussi facile qu’on le pense et le roman nous empêche de céder aux conclusions hâtives. La fin, surtout, offre une dernière ouverture sur le rôle du roman, de l’écriture comme un espace d’évasion, de réalisation de soi mais surtout un espace de rédemption, de cicatrisation
En écho à ce roman, je pense à la chanson « Petit Frère » du groupe IAM. A réécouter d’urgence.