Festival Les Bellilo’Scènes #3: L’Ombre de la baleine de Océanerosemarie et Mikaël Chirinian

l'ombre de la baleine

Troisième et dernier soir: Un peu fébrile, je ne sais pas du tout à quoi m’attendre en terme de spectacle. Le titre évoque Moby Dick, Pinocchio ou encore le texte biblique de Jonas et la baleine. On pourrait presque voir se confirmer le thème du ventre et de la nourriture qu’on avait cru deviner dans les deux spectacles précédents.

Sur scène, un radeau et une marionnette dont les traits sont ceux du comédien; un ordinateur ouvert dont s’échappe parfois une voix informatique. C’est à partir de ces quelques éléments que Mikaël Chirinian happe le spectateur et l’entraîne sur les flots mouvants des relations familiales, à la recherche de la baleine.

Grâce à sa marionnette, le comédien tisse une histoire à deux fils: celui d’une enfance meurtrie et tourmentée par la folie destructrice d’une sœur et celui de l’histoire d’Ismaël, matelot sur le bateau du capitaine Achab. Au début, le spectateur ne comprend pas bien le lien entre les deux univers qui s’entremêlent, s’entrecoupent et s’entrechoquent. Puis des ponts s’installent: la haine qui dévore, le désir de vengeance, la peur, la cellule familiale comparable à un navire ballotté. Le roman devient progressivement métaphore et catharsis du récit personnel qui prend alors un tour universel.

Le thème, grave et puissant, ne rend pourtant pas la pièce si sombre. Le comédien campe ses différents personnages avec agilité et chacun apporte une sorte de lumière au tableau général. Ils lui permettent d’explorer de nombreuses problématiques liées à la famille, à l’immigration, au souvenir et à la transmission. Une maxime résonne plus que les autres: « Ton bonheur, c’est toi qui le construis ». Pièce de la résilience, la poésie se fait de plus en plus présente à mesure que le récit s’approfondit, jusqu’à l’explosion finale qui laisse le spectateur bouche bée d’émotion et d’admiration.

Ainsi s’achève la troisième édition du Festival Les Bellilo’scènes. Et je ne saurais trop vous inviter à profiter de ce festival riche et surprenant. J’espère sincèrement le retrouver l’an prochain pour une 4e édition et poursuivre les intéressantes discussions autour des petits fours.

Vous pouvez aussi vous rendre sur le blog de ma compagne de spectacles lochois, Eimelle pour découvrir son avis sur les pièces qu’elle a découvert à mes côtés.

2 commentaires sur “Festival Les Bellilo’Scènes #3: L’Ombre de la baleine de Océanerosemarie et Mikaël Chirinian

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