
Titre : Ciel 2.0. Le printemps de l’espoir
Auteur: Johan Heliot
Éditions: France Loisir
Date de parution: Juillet 2018
Ce qu’il y a de bien avec les romans jeunesse, c’est qu’ils me permettent souvent de remettre le pied à l’étrier de la lecture. Je les dévore en une ou deux journée, ils m’emportent et me divertissent, et me redonne goût au plaisir simple de se plonger dans un roman.
Ciel, l’I.A. a pris le pouvoir. A l’aide des machines, elle met en place une dictature. Son objectif: faire disparaître les hommes, responsables du dérèglement de la nature. Comme son programme lui interdit de s’attaquer aux hommes, elle se fait appuyer par des collaborateurs humains. Les hommes sont parqués dans des camps et sont forcés de travailler dans les champs ou les usines. La vie est réduite au minimum. Avec le printemps, Ciel assouplit son emprise pour susciter davantage l’adhésion. La résistance s’organise chez les rebelles.
Dans ce deuxième tome, nous retrouvons les quatre personnages rencontrés dans le premier tome: le grand-père Tomi, les deux enfants Thomas et Jenny, le père Peter et la mère Sarah. Leur sort s’est compliqué. Jenny est enceinte alors que Ciel empêche les hommes de se reproduire; Thomas est toujours prisonnier de son école mais il est contraint de collaborer avec la terreur de son lycée; Tomi, malade, a du mal à tenir isolé dans se montagne. Tandis que Peter prend la tête du mouvement des rebelles, Sarah est toujours la porte-parole de Ciel. Dans ce deuxième tome, les personnages s’enfoncent dans un univers dystopique et inquiétant. Les objectifs réels de l’I.A restent obscurs. Sarah soupçonne un plan caché derrière la soumission et la destruction des hommes.
Le récit, toujours aussi efficace, utilise des motifs qui ne sont pas sans rappeler la Seconde Guerre mondiale. Les hommes sont parqués dans des camps de concentration. Ils sont aussi triés et les plus faibles sont envoyés au recyclage. Le lecteur s’attend donc à l’horreur de la « Solution finale » dans le silence qui entoure la destination des « recyclés ».
L’intérêt des chapitres en points de vue alternés, c’est qu’il diversifie les cas et multiplie les interrogations sur les choix moraux. En effet, les personnages sont confrontés à des dilemmes complexes. La réflexion sur les technologies et l’écologie est donc plus approfondie et le lecteur se demande régulièrement ce qu’il aurait fait à la place de tel ou tel. Les différentes réactions des personnages face à la dictature sont aussi l’occasion de révéler la nature humaine, même dans ses aspects les moins reluisants.
Une lecture « apocalyptique » qui peut angoisser dans un contexte de confinement…


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