Gatsby le magnifique de F. Scott Fitzgerald

Voici un grand classique de la littérature américaine. J’ai commencé par voir l’adaptation il y a quelques années mais je crois que j’étais passé en partie à côté de l’intrigue et de l’intérêt romanesque. Une relecture s’imposait pour comprendre les enjeux de cette histoire au-delà du simple aspect esthétique.

Le narrateur, Nick Carraway, est le voisin du mystérieux Jay Gatsby. Ce dernier reçoit chaque soir une ribambelle d’invité dans sa somptueuse demeure. Ils se lient d’amitié, surtout parce que Nick connaît Daisy, la femme de Tom Buchanan. Car Jay et Daisy se connaissaient, il y a longtemps.

J’ai passé un moment de lecture très étrange avec ce roman. Il règne dans ces pages une atmosphère onirique et réaliste qui m’a un peu décontenancée sans pour autant me rebuter.

Le roman met en scène un triangle amoureux dramatique, voire tragique où se joue en réalité un conflit de classe sociale. En effet, la plupart des personnages appartiennent à une élite financière, voire une aristocratie américaine. Ils vivent égoïstement dans le luxe et l’oisiveté, s’étourdissent d’alcool, de fête et de propos creux. L’inconséquence de ces personnages qui ne vivent que pour leur plaisir est glaçant et conduit leur entourage à la mort sans qu’ils semblent en éprouver le moindre remords.

Gatsby, le héros éponyme, est un personnage chimérique à l’identité trouble. Nouveau riche à la richesse tapageuse au début du roman, il se dessine progressivement comme un homme qui cherche à briser le plafond de verre par amour et idéalisme. Malgré l’origine indéfinie et probablement frauduleuse de sa fortune, il reste peut-être le personnage le plus loyal et honnête.

Le personnage-narrateur, Nick, n’est pas non plus un personnage très fiable. A la fois spectateur et partie prenante de l’intrigue, il garde souvent une attitude passive, comme s’il cherchait à se tenir à une certaine distance de Tom Buchanan. Ce qui le rapproche de Gatsby, c’est sans doute l’idée du temps qui passe: Gatsby cherche à reconstruire un passé perdu alors que Nick a la sensation que sa vie est déjà passée. Entre ces deux personnages, se tisse une fraternité bancale mais véritable.

La fin du roman m’a fait penser à celle du Père Goriot de Balzac. On y trouve la même amertume, la même dénonciation de l’indifférence et de l’ingratitude des hommes qui ne s’intéressent pas vraiment à ceux qui les entourent.

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