J’ai rencontré l’autrice lors d’un salon du livre à Montmorillon. J’avais été intriguée par ce que ce roman promettait : une enquête pendant l’Antiquité. J’avais lu Du Sang sur Rome de Steven Saylor et j’avais vraiment aimé. Je n’avais qu’une seule envie, retrouver Rome et ses mystères. Dans le contexte de mon challenge personnel #eteantique, je me suis dit que cette lecture conviendrait parfaitement.
En l’an 54, sous le règne de Néron, Marcus Tiberius Alexander vient d’être adopté par testament par le riche sénateur Quintus Cornélius Lupus. Mais il soupçonne rapidement que la mort de son nouveau père n’est pas très naturelle. D’autres riches pères de famille trouvent étrangement la mort. Pour les beaux yeux de sa sœur adoptive Cornelia, pour sauver des esclaves et pour faire la lumière sur tout cela, Alexander va devoir lutter contre la secte du serpent.
L’intrigue se situe sous le règne de Néron. Cela pose déjà une certaine atmosphère, pas forcément réaliste mais chargé de romanesque. C’est l’époque des complots, des débordements, du vice… C’est donc le cadre parfait pour un thriller. Les faits s’enchainent avec efficacité et le tout se tient jusqu’au renversement final.
Le personnage principal entre dans la catégorie des naïfs au grand coeur et il apprend progressivement à quel point la vie est pire que ce qu’il croyait. J’ai trouvé le personnage intéressant mais peut-être pas encore assez approfondi pour être vraiment attachée à lui. Comme il s’agit d’un premier tome, on peut s’attendre à ce qu’il s’étoffe dans la suite.
J’ai été un moment déstabilisée par le niveau de langage dans les dialogues. Les personnages utilisent parfois un vocabulaire familier moderne et cela peut surprendre dans le contexte de l’Antiquité. Cependant, c’est plutôt réaliste. Je ne vois pas pourquoi les Romains auraient parlé exclusivement en langage soutenu. Et quand on a lu Catulle, on sait à quel point leur propos peut être imagé et fleuri. Donc plutôt que d’inventer ou de mimer le langage d’époque, autant utiliser celui qui existe. Au moins, c’est efficace et clair.
J’en arrive enfin à la dimension historique, qui est pour moi le principal. Comme je suis plutôt une lectrice avertie dans le domaine de l’Antiquité, je redoute souvent les raccourcis, les caricatures voire les erreurs grossières. Ici, l’autrice connaît son domaine. Non seulement le contexte historique est maîtrisé mais en plus il n’est pas lourdement mis en place. J’ai d’autant plus apprécié les clins d’oeil implicite ou explicite à la littérature de l’époque. On y croise certes Sénèque, Agrippine et Néron mais les sorcières sont aussi des personnages en vogue à cette époque, en particulier Locuste.
J’ai passé un agréable moment dans ce roman et j’espère lire prochainement la suite.

Nathalie Cohen, Modus Operandi. 1 La Secte du serpent, 2019
Il est relativement rare de trouver des romans, encore plus policiers autour de l’Antiquité et celui-ci me tente énormément.
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C’est vrai. C’est pour ça que j’ai sauté sur l’occasion!
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