En général, les mangas sont plutôt destinés jeunes lecteurs et on leur reproche leur violence, leur futilité ou encore le vide de leur contenu. Mais c’est mal connaître leur diversité. Depuis quelques années maintenant, des contenus plus adultes, plus réfléchis et plus complexes apparaissent sur le marché.
Aujourd’hui je vais vous parler de deux mangas qui ont le même thème – les livres – mais pas du tout le même traitement.
Avec cet article, je souhaite inaugurer une autre façon d’aborder mes lectures. Je me suis aperçue que je faisais souvent des liens entre les livres que je lisais. Déformation professionnelle? Peut-être. Mais quand j’ai vu que Mademoiselle Maeve présentait deux livres sur une thématique le lundi matin sur France Bleue, je me suis dit que c’était sans doute naturel de fonctionner de la sorte. D’ailleurs, si vous aimez les choix thématiques, je vous conseille la box de livres de chez My Book Box qui vous surprendra chaque mois avec une sélection de un à trois livre sur un thème choisi par la créatrice de la marque.
Maintenant que j’ai fait de la publicité pour deux femmes que j’aime beaucoup, revenons-en à nos moutons: La Commune de Paris. Il est probable que vous n’ayez pas entendu parlé de cet événement historique parisien. Je l’ai moi-même découvert avec stupeur assez tard.
En 1870, l’empereur Napoléon III règne. En juillet, Napoléon III déclare la guerre à la Prusse (et une coalition d’états allemand qui correspond à peu près à l’Allemagne actuelle). Mal préparée, l’armée française subit plusieurs défaites. La défaite de Sedan, le 2 septembre 1870 marque la capitulation de Napoléon III qui est fait prisonnier. Cette capitulation provoque un soulèvement populaire à Paris. La République est proclamée le 4 septembre 1870 et un gouvernement provisoire est installé. L’armée prussienne avance et fait le siège de Paris à partir du 17 septembre 1870. Dans la capitale, les réserves s’épuisent. La nourriture est rationnée. On abat les chevaux et même les animaux du Jardin des plantes – nous y reviendrons. Mais tout cela ne concerne que les nantis. Le peuple a faim et en est réduit à manger les chats, les chiens, les rats. Pour communiquer avec l’extérieur, on utilise les pigeons voyageurs, qui sont parfois attaqués par les faucons prussiens. De plus, l’hiver est rude et les Parisiens meurent littéralement de froid et de faim. A cela s’ajoutent les bombardements… Le 28 janvier 1871, le gouvernement français, réfugié à Tours, signe l’armistice. Les conditions de la paix sont lourdes: des indemnités de guerre, une occupation du territoire et cession de l’Alsace et de la Lorraine. Le 1er mars les Prussiens défilent dans Paris.
Trahis et humiliés, les Parisiens sont en colère. Le 18 mars, Adolphe Thiers envoie les troupes françaises récupérer les canons stockés à Montmartre. Les Parisiens s’y opposent et les troupes françaises refusent d’exécuter l’ordre de tirer sur la population. C’est l’insurrection. Les Parisiens organisent alors des élections où l’extrême gauche remporte la majorité de voix. La Commune de Paris est proclamée et le drapeau rouge flotte sur la ville. Des mesures qui visent à l’égalité entre les citoyens et entre hommes et femmes sont prises. Mais le gouvernement français, installé à Versailles, cherche à mater cette rébellion. La Commune prend fin brutalement lors de la Semaine sanglante du 21 au 28 mai 1871. On compte près de 20 000 morts.
Pour en savoir plus, je vous conseille deux courtes vidéo:
C’est dans ce contexte historique et politique que se situent les trois œuvres dont je vais vous parler.
Hervé Jubert, Blanche ou la triple contrainte de l’Enfer, juin 2010
Nous sommes à Paris en 1870 pendant le siège de Paris. Blanche a raté le dernier train pour la province et a été séparée de sa famille. Heureusement, son oncle Gaston, commissaire à la Sûreté, est là pour s’occuper d’elle. Mais une enquête étrange lui occupe l’esprit. Un cadavre, retrouvé dans les jardins du Palais-Royal, trépané, un tatouage occulte sur le bras gauche, se volatilise mystérieusement. Blanche, passionnée par les méthodes d’investigation, décide d’aider Gaston, voire de le contrecarrer. Dans une ville guettée par la famine et en proie aux bombardements, la jeune fille plonge au coeur d’un sombre mystère et d’une terrible vengeance, aux frontières du fantastique.
Lucie Pierrat-Pajot, Les Mystères de Larispem, tome 1: Le sang jamais n’oublie, avril 2016
Dans la Cité-État de Larispem, en 1899, les bouchers constituent la caste forte d’un régime populaire, issu de La Commune. Trois jeunes personnages, liés par le destin, vont devoir faire Dans la Cité-État de Larispem, en 1899, les bouchers constituent la caste forte d’un régime populaire, issu de La Commune. Trois jeunes personnages, liés par le destin, vont devoir faire face au retour des Frères de Sang, avides de vengeance : Liberté, la mécanicienne hors pair, Carmine, l’apprentie louchébem et Nathanaël, l’orphelin au passé mystérieux. face au retour des Frères de Sang, avides de vengeance : Liberté, la mécanicienne hors pair, Carmine, l’apprentie louchébem et Nathanaël, l’orphelin au passé mystérieux.
Wilfrid Lupano et Lucy Mazel, Communardes! Les éléphants rouges, septembre 2015
Pendant l’hiver 1870 et le siège de Paris, Victorine, onze ans, est un peu livrée à elle-même pendant que sa mère cherche des moyens de survivre et veut s’engager dans la défense de la ville. La petite fille s’occupe de Castor et Pollux, les deux éléphants du Jardin des plantes et traîne avec une bande de gamins. Jusqu’au jour où Victorine à un plan indiscutable pour bouter les Prussiens hors de Paris.
Mon histoire avec cette série manga remonte à mon adolescence. Et ce fut rapidement un véritable coup de coeur. Cet automne, une suite a été publiée et cet hiver une nouvelle édition de la série originale est parue. Mon petit coeur de fangirl à fondu directement et je me suis lancée dans cette nouvelle aventure.
J’ai vu récemment passer ce titre comme suggestion de lecture pour le Comic Whales Challenge du mois de Juin. Ce n’est pas ce titre qui a été choisi mais le résumé m’avait interpellé. La libraire de chez Cultura, en fonction de mes goûts et lectures, me l’a conseillé et j’ai décidé de lui faire confiance. Et bien m’en a pris!
A la fin du XIXe siècle, le Japon s’ouvre au monde et s’occidentalise. Isabella Bird, une jeune exploratrice déjà célèbre décide de se rendre à Ezo, un territoire difficile d’accès et encore inexploré. Accompagné d’un jeune guide-interprète, Ito, la jeune femme se lance à la découverte d’un Japon traditionnel sur le point de disparaître. La manga est fondé sur les écrits réels de l’aventurière.
Poursuite de mon challenge bandes-dessinées avec Comic Whales! Le thème du mois nous invitait à découvrir les femmes peintres et le club de lecture avait opté pour Arte de Kei Ohkubo, un manga dont l’intrigue se situe pendant la Renaissance italienne.
Arte vit à Florence au début du XVIe siècle. Cette jeune aristocrate rêve de devenir artiste peintre et que son talent soit reconnu. Elle essuie les refus de tous les maîtres et de tous les ateliers de Florence. Pourtant sa route croise Léo, un maître solitaire et bourru.
Je suis dans une période bandes-dessinées et je deviens très curieuse. Mais j’ose encore peu prendre des initiatives dans mes choix. Mais quand le libraire m’a annoncé qu’il me faisait 30% de réduction, si je prenais une série entière, j’ai craqué et je me suis saisie de la trilogie Horatio d’Alba, intriguée par deux mots-clés: renaissance et Rome antique.
Au XVIe siècle, en Italie du nord, une « République » a vu le jour. Pour préserver la paix civile, les conflits politiques ne se règlent plus sur les champs de batailles mais au Sénat, et les conflits civiles sont réglés à travers deux écoles de duellistes experts. Horacio d’Alba est le plus célèbre d’entre eux.
Ce mois-ci, le groupe de lecture Comic Whales nous lançait le défi de lire une adaptation d’un grand classique en bd. Le choix du groupe s’est porté sur Les Hauts de Hurlevent, le roman sombre et presque gothique d’Emily Brontë. Cela tombait bien puisque depuis un moment je désirais lire le roman. Alors je me suis dit que je pourrais peut-être commencer par la bande-dessinée.
Les Hauts de Hurlevent sont une demeure dans les landes. Un soir, Hareton Earnshaw le propriétaire des lieux, revient chez lui accompagné d’un jeune garçon des rues: Heathcliff. C’est l’intrusion de ce personnage passionné, dur et sauvage qui va entraîner l’histoire de la famille sur deux générations.
Je prends les choses dans le désordre mais j’essaie de rattraper mon retard dans le Comic Whales. Au mois de janvier, le groupe de lecture nous invitait à découvrir Goupil ou Face, une bande-dessinée qui s’attache à présenter la cyclothymie, trouble mental trop mal connu.
Lou est retrace son parcours douloureux afin de mettre un nom sur les troubles psychologiques qui lui gâchent la vie. Au fil de sa quête, elle partage de nombreuses informations sur la maladie.
Dans mon parcours de découverte de la bande-dessinée, j’ai cette fois été influencée par une vidéo de la youtubeuse Lemon June. Elle y présentait une réécriture d’un mythe antique. Alors évidemment, cela a titillé mon âme de latiniste.
Perséphone est une jeune fille qui vit dans le royaume d’Éleusis. Sa mère, Déméter, est une mage puissante qui a vaincu Hadès dans la guerre qui a opposé le monde de la surface et les Enfers. Lors d’une sortie scolaire, Perséphone se retrouve entraînée dans le royaume souterrain alors que la porte qui y mène est censée être scellée. Dans ce royaume inconnu, elle découvre une autre facette de la guerre et découvre sa véritable identité.
Au mois de décembre, le club de lecture Comic Whales de Sita et Schausette avait proposé Les Jours sucrés écrit par Loïc Clément et illustré par Anne Montel. J’avais lu un peu partout qu’il s’agissait là d’une bonne bande-dessinée, douce et amusante. Me voilà donc ressortie de chez le libraire avec ma b.d. sous le bras.
Églantine Lartichot, 25 ans, est une illustratrice parisienne un peu paumée. Elle apprend le décès de son père et doit se rendre à Klervi, une petite ville bretonne car elle a héritée de la boulangerie de son père. Sur place, elle retrouve sa tante, son amoureux de primaire et tous ses souvenirs d’enfance. Mais voilà, cette partie de sa vie, Églantine l’avait rayé car son père les avait chassé, elle et sa mère, quand elle était petite. C’est dans les pages du journal intime de son père qu’Églantine retisse le fil de son existence.