Du vertige de la perfection dans l’enseignement

Quand on est enseignant, on est amené à faire des choix pour traiter un programme. Jusqu’alors ce choix me paraissait déjà difficile et j’avais toujours cette tentation de l’exhaustivité. Mais elle était tempérée par l’expérience et par la bonne connaissance des attendus de l’examen du bac. Tout a changé avec la réforme du lycée de 2019.

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De la vulgarisation en littérature

Quand je prépare mes cours et que je cherche des ressources, je me heurte toujours au même problème : le manque de vulgarisation en littérature. Alors qu’on trouve toutes sortes de ressources innovantes, intelligentes et souvent amusantes en histoire, en philosophie, en sciences, il y a assez peu de choses convaincantes en littérature. Attention, je ne dis pas qu’il n’y a rien mais la vulgarisation littéraire se heurte finalement à la nature même de la littérature, le texte.

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Je me lance dans l’escape game numérique en classe

Image par Clockedin dk de Pixabay

Depuis quelques années, je suis une amatrice d’escape game. J’aime qu’on m’embarque dans un univers, dans une intrigue. Les missions stimulent intensément le sens de la collaboration, les différents types d’intelligence et le sens du défi.

Je me suis toujours dit que cela pourrait être un bon objet pédagogique car cela nécessite d’utiliser une combinaison de compétences tout en ayant l’impression de se divertir. Progressivement, les escape games scolaires ont fleuri. Cela demande beaucoup de travail mais surtout des contraintes matérielles non négligeables.

Avec le confinement sont apparus les escape games numériques, une sorte de jeu sérieux qui permet d’aborder une notion, de réviser ou de pratiquer des exercices. J’étais très impressionnée par ce que les collègues pouvaient partager sur les réseaux.

Alors que je retournais dans tous les sens un cours sur Chambord en Histoire des arts m’est venue l’idée de faire une sorte de visite virtuelle – escape game. Sur le site Genially, il y avait des modèles gratuits proposés et je me suis lancée. Les premiers contacts avec le fonctionnement ont été rudes.

Le fonctionnement

Une fois que l’on a compris, c’est assez simple. Il s’agit de diapositives, comme un diaporama. Les éléments interactifs vous conduisent d’une diapositive à l’autre. Il faut donc travailler diapositive par diapositive et je pense que cela peut très bien se faire avec Power Point ou l’outil de Présentation sur Libroffice.

Sur Genially (version gratuite), votre diapositive peut contenir des images, du texte, des vidéos, du sons etc… Ce que j’aime le plus, c’est qu’on peut associer des documents à d’autres. Ils s’ouvrent alors dans des fenêtres ou dans un nouvel onglet. Les perspectives sont largement ouvertes. Évidemment, il y a aussi la possibilité d’ajouter des effets dans l’apparition des objets ou dans les transitions entre les diapositives.

Image par Arek Socha de Pixabay

Le scénario

Une fois que l’on a compris le principe, le plus long, à mon avis, est de construire le scénario. Quand un diaporama a plutôt tendance à présenter une lecture linéaire, l’escape game aura une lecture plus étagée. Il faut ainsi prévoir différents chemins logiques entre les questions ainsi que la forme des questions. Quand on débute, il vaut mieux prévoir des actions simples : clic sur un objet pour répondre à une consigne et QCM. Des créateurs plus expérimentés réussissent à créer d’autres types d’actions en codant mais je n’en suis pas là! Néanmoins, avec les actions de base, on peut déjà faire beaucoup.

La recherche de ressources

Une fois que j’ai mon scénario, je cherche mes ressources. J’essaye que l’essentiel de mes documents iconographiques aient une origine « contrôlée » et libre de droit : bases iconographiques de musées, wikicommons etc… Genially propose quelques images mais donne aussi accès à Pixabay et à Unsplash, deux stocks de photographies et illustrations d’usage libre. J’évite autant que possible les recherches hasardeuses sur Google image, mais parfois, surtout en histoire des arts, nous y sommes obligés. Si j’utilise des images dont les droits ne sont pas libres, je cite mes sources et les liens à la fin du diaporama. Si je peux, je contacte l’auteur. Je sais bien que je ne suis pas exactement dans les clous du droit à l’image en faisant cela. Je m’efforce de faire de mon mieux.

Quelques sites de conseils pour utilisateurs

S’cape : Ce site est une mine d’or pour tous ceux qui voudraient se lancer dans l’escape game pédagogique, numérique ou non.

Escape n’Games : un autre site de bons conseils

Mes deux escape games

Mystère à Chambord : mon premier escape game. Le système est encore balbutiant.

La Malédiction de Toutânkhamon : Cet escape game intègre un système de fouille. J’ai aussi travaillé l’aspect graphique (même si je ne suis pas tout à fait dans les clous au niveau droit à l’image.)

Et vous, avez-vous déjà pratiqué ce genre d’activité ? Avez-vous des conseils ou des idées à me soumettre ?

Au bureau de Mme Between the Prof – mes outils lors de la continuité pédagogique

J’inaugure ici un nouveau type d’article et le contexte est un peu particulier. En tant qu’enseignant, nous avons été contraints, tous, à repenser notre enseignement pour l’adapter le plus possible à la distance. L’objectif était de préserver le lien avec les élèves et à poursuivre, si possible, l’enseignement. Nous l’avons fait chacun dans la mesure de nos moyens. Il faut garder à l’esprit que pour tous ces outils, je les ai découvert, pris en main et adapté à mes besoins sur le tas. Je n’ai reçu aucune formation pour leur emploi.

Je ne ferai pas là un article polémique sur la gestion de cette période et je ne souhaite pas faire part de mes émotions ou réflexions liées à la continuité pédagogique. Mon objectif est de faire le point sur les outils que j’ai employés, sur leurs avantages et leurs inconvénients. La question qui se pose actuellement pour moi est : que vais-je garder de tout cela?

Les outils institutionnels : Moodle et Pronote

Les premiers outils que j’ai utilisé car je les connaissais déjà ont évidemment été Moodle, la plateforme de cours en ligne et Pronote, le logiciel d’appel et de cahier de texte. Ils ont connu quelques difficultés les premières semaines et cela a parfois été un vrai calvaire. Dans l’ensemble, ce sont des outils efficaces mais dont je n’ai pas encore utilisé toutes les fonctionnalités.

Moodle: Depuis maintenant cinq ans, je dépose l’ensemble de mes documents sur la plateforme.

Les élèves s’en servent très peu à part quand ils savent qu’ils peuvent en tirer un bénéfice et souvent ils découvrent cette plateforme juste avant le bac de français. J’ai pour le moment pu tester la fonction Quiz. La prise en main n’est pas des plus ergonomique et est plutôt austère. Et comme je le disais, les élèves ne s’y rendent que sous contrainte. Je creuserai peut-être son usage dans le cadre d’une classe inversée et avec une formation solide et régulière des élèves à cette plateforme.

Pronote : logiciel payant mais en usage dans de nombreux établissement, je m’en sers principalement pour le cahier de texte et pour l’appel. Pendant la période de la continuité pédagogique, j’ai découvert de nouveaux outils. Si je n’ai pas pu mettre en pratique le quiz, j’ai pu découvrir l’outil pour rendre les devoirs. C’est assez pratique pour suivre les rendus de travaux et je pense utiliser cela plus souvent à l’avenir.

Le dépôt des documents est long et fastidieux. On doit les déposer un par un et cela ralentis considérablement la démarche.

Les outils d’évaluation : Kahoot et Quizinière

Kahoot est un outil plébiscité par les élèves car il est très ludique. Il rappelle les jeux télé et demande aux élèves de répondre au quiz avec leur smartphone. Le site internet est en anglais mais on comprend vite comment s’en servir. On peut même programmer une session et la limiter dans le temps. Le retour est immédiat puisque on voit les résultats des élèves qui participent.

Le format quiz reste limité en terme d’évaluation des compétences et des connaissances. Il peut être utile en évaluation diagnostique et formative ou encore pour vérifier que les élèves ont réalisé une activité ou pris connaissance d’un document. Cela peut aussi permettre de petit contrôle de vocabulaire. Pour l’avoir testé en classe, l’aspect ludique prend le dessus et rien ne peut empêcher la triche. Par contre, les élèves se défient.

Quizinière est un outil de quiz développé par Canopé, le réseau de création et d’accompagnement pédagogique. C’est une bonne surprise de cette continuité pédagogique. Assez bien pensé, il permet des évaluations sous plusieurs formes : QCM, réponse rédigée, réponse avec une image, etc… L’évaluation peut se faire automatiquement dans le cadre d’un QCM ou manuellement. L’enseignant peut attribuer un type de « smiley » pour la réponse et surtout il peut apporter un commentaire. Évidemment, cela ne peut servir d’évaluation sommative mais c’est un bon outil d’évaluation et de suivi des élèves.

Par respect du RGPD (protection des données), les élèves sont invités à ne pas indiquer leur nom. C’est un peu difficile de se retrouver avec des initiales. De même, les élèves sont invités à conserver le code de l’exercice et le code de la copie pour pouvoir accéder à la correction. Ils ne sont pas du tout habitués à cela et il faut alors redonner à chacun son code de copie… La prise en main n’est pas toujours très claire pour la diffusion des corrections. L’intitulé des boutons manque de précision.

Si vous voulez avoir une idée de l’outil, cliquez ici.

Les outils de présentation : Word, Canva et Genially

Durant la période, et en général, j’aime que mes documents soient clairs mais aussi beaux, dans la mesure du possible. J’ai donc exploité les possibilités de mises en page de Word, plus complètes que celles de Libroffice. Par contre, Libroffice est indispensable pour créer des Pdf modifiables. Il est certain que je conserverai cette habitude du Pdf modifiable qui permet aux élèves de remplir un document sans avoir à l’imprimer.

Je vous mets à disposition un exemple de Pdf modifiable.

Pour des mises en page plus originales, j’aime utiliser Canva dans sa version gratuite. Il s’agit d’un site qui vous permet de produire du contenu visuel de façon assez intuitive. Ce site propose aux enseignants d’avoir accès à l’ensemble de son contenu de façon gratuite s’ils fournissent la preuve qu’ils sont enseignants. Je n’ai pas encore osé faire cette démarche mais les créations de La légèreté des lettres sont très inspirantes.

Mon outil « coup de coeur », c’est Genially, un site qui permet de créer des outils de présentation assez poussés qui peuvent même être « gamifié » en Escape game. Là encore, je n’exploite que la version gratuite et c’est déjà suffisant. Il est hors de question que je finance personnellement un abonnement professionnel. Ce que j’aime avec les présentations genially c’est qu’elles sont interactives. On peut y intégrer facilement des vidéos, du son, des liens. On peut même permettre que les élèves entrent en activités sur certaines pages. Je suis encore loin de maîtriser toutes les fonctionnalités mais les possibilités sont bluffantes.

Je vous propose de tester mon escape game sur Chambord réalisé avec Genially.

La classe virtuelle

J’ai réalisé deux types de classes virtuelles: une officielle sur « Ma classe à la maison » et l’autre officieuse avec « Discord ». L’avantage de Discord c’est que la connexion est stable. « Ma classe à la maison » permet plus de possibilités puisqu’elle intègre un tableau virtuel sur lequel ont peut écrire, intégrer des documents, mais la connexion est très aléatoire pour les élèves. Des améliorations pourraient être apportées à cet outil qui me semblerait utile pour le suivi d’élèves malades, hospitalisés ou en phobie scolaire.

Les outils détournés: le formulaire Google

Sur une idée chipée sur le net, j’ai eu l’idée d’utiliser les formulaires Google pour proposer des activités à mes élèves. Je leur ai demandé de m’envoyer une carte postale numérique en répondant simplement au formulaire. L’avantage c’est que ce formulaire s’adapte à de nombreux types de questions et de réponse.

Si vous voulez voir en quoi cela consiste, jetez un coup d’oeil ici.

Et après? Qu’est-ce que je vais garder?

J’ai pu remarquer que j’avais beaucoup plus de retours des élèves sur les activités de type formulaire Google, Kahoot ou Quizinière que sur des activités plus traditionnelles comme les pdf modifiables ou les copies à rédiger. Je pense donc conserver ce type d’exercices dans le cadre de « classes inversées » que je vais tenter de mettre en place à la rentrée. J’envisage aussi de former clairement et concrètement mes futurs élèves à l’usage de leur boîte mail, de Moodle et du traitement de texte. On pense trop souvent que les jeunes générations qui baignent dans le numérique connaissent et maîtrisent ces outils. C’est faux. Un enseignement moins implicite de ces outils et qui leur en impose l’emploi régulier, évalué et codifié me semble utile pour les préparer à l’avenir.


Pour ceux qui seraient intéressés par plus de ressources pédagogiques, vous pouvez vous rendre sur la page dédiée sur le blog. J’y partage quelques documents de cours.

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