Grand Frère de Mahir Guven

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Titre : Grand Frère

Auteur: Mahir Guven

Éditions: Livre de poche

Date de parution: janvier 2019

dans le cadre du Prix des Lecteurs Livre de poche 2019

Quand un roman reçoit le prix Goncourt du premier roman, cela indique souvent une oeuvre de qualité. J’étais donc plutôt en confiance quand j’ai ouvert Grand Frère.

Grand Frère, jeune chauffeur de VTC, soigne sa mélancolie en tirant sur ses joints. Il porte comme un poids une vie de banlieue, une mère partie trop tôt et Petit Frère parti en Syrie comme infirmier dans une organisation humanitaire musulmane. Mais Petit Frère est de retour. Pourquoi?

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Petit Pays de Gaël Faye

Petit-pays-de-Gael-Faye-ed.-Grasset-224-pages-18-eurosJe ne veux plus être mécanicien. Il n’y a plus rien à réparer, plus rien à sauver, plus rien à comprendre. Des jours et des nuits qu’il neige sur Bujumbura.

Titre: Petit Pays

Auteur: Gaël Faye

Éditions: Grasset

Date de parution: Août 2016

Comme j’ai toujours un temps de retard, j’ai lu Petit Pays un an après sa sortie pour la rentrée littéraire 2016. C’est un roman qui a reçu un accueil très favorable de la critique et qui a d’ailleurs été récompensé par le Goncourt des lycéens de la même année.

Gabriel, gamin de dix ans, fils d’ un expatrié français et d’une rwandaise coule des jours heureux dans son quartier à Bujumbura au Burundi. Avec sa bande de copains, il mène une enfance joyeuse, libre et privilégiée. Malheureusement, le Rwanda et le Burundi s’enflamment et le paradis de Gabriel va disparaître dans la violence.

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Du domaine des Murmures de Carole Martinez

du domaine des murmuresTitre: Du domaine des Murmures

Auteur: Carole Martinez

Edition: Folio

Date de parution: 2011

Prix Goncourt des lycéens 2011

Il y a des romans qui s’offrent à vous presque par hasard au coin d’un rayon chez le bouquiniste. Vous repartez avec vaguement intrigué par le commentaire élogieux de celui qui vous l’a vendu et puis vous l’oubliez dans l’immense pile de livres à lire. Et puis, un jour, sans savoir réellement pourquoi, c’est celui-ci que vous saisissez et que vous ouvrez. Et là, patatras, vous tombez de votre fauteuil, frappé par une plume.

Le jour de son mariage, la belle Esclarmonde, fille du seigneur du domaine des Murmures, refuse de prendre pour époux celui qui lui a été promis par son père. Elle décide de s’offrir à Dieu et de s’emmurer vivante dans un réclusoir. Elle ne se doute pas que commence pour elle un vie bien peu solitaire et retirée.

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Marx et la poupée de Maryam Madjidi

marx-et-la-poupc3a9eTitre: Marx et la poupée

Auteur: Maryam Madjidi

Éditions : Le Nouvel Attila

Date de parution : 12 janvier 2017

Aujourd’hui je vais vous présenter un roman qui sort à peine du four, qui sent bon les prix littéraires tout chauds. Marx et la poupée de Maryam Madjdidi est paru le 12 janvier 2017 et vient de recevoir coup sur coup le Goncourt du premier roman le 3 mai 2017 et le prix Ouest France /Etonnants voyageurs le 4 juin 2017. Pour une fois, je suis à la point de l’actualité littéraire. Et tout cela grâce à qui ? A ma libraire à Amboise, qui m’a collé ce livre dans les mains.

A Téhéran, c’est la révolution iranienne. Une petite fille naît dans une famille d’opposants communistes. Dans ce contexte de lutte politique, de dangers et de violence, la petite fille grandit innocente et choyée. Mais bientôt c’est l’exil vers la France, l’abandon du pays natal, la perte de ses repères culturels, l’apprentissage d’une nouvelle langue. Tour à tour force et faiblesse, l’exil est raconté ici avec humour, tendresse et émotions.

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Juste avant l’Oubli de Alice Zeniter

juste avant l'oubliTitre : Juste avant l’Oubli

Auteur : Alice Zeniter

Éditions : J’ai lu/ Flammarion

Date de parution : 2015

Cette chronique est pour moi un peu particulière : je connais l’auteure et j’ai partagé pendant deux ans les bancs d’une classe avec elle. Je ne pensais pas que cela changerait quelque chose mais en fait si. Cela change beaucoup de choses.

D’abord j’avais des réticences à lire un de ses romans. J’avais acheté son roman précédent, Sombre dimanche, mais je n’arrivais pas à l’ouvrir. Quelque chose clochait. J’avais peur d’entendre sa voix en la lisant. Mais pour ce roman-ci, je n’avais pas le choix. La lecture était obligatoire car professionnelle. Je ne pouvais pas tourner autour du pot plus longtemps…

Franck aime Émilie qui fait une thèse sur le maître du polar Galwin Donnell. Il doit la rejoindre à Mirhalay, une île perdue et inhabitée des Hébrides à l’ouest de l’Écosse. C’est là-bas que vont se dérouler les journées d’étude internationales consacrées à l’auteur. En effet, l’auteur y a vécu ses dernières années avant de disparaître. La thèse la plus couramment admise présente cette disparition comme un suicide mais le corps de Galwin Donnell n’a jamais été retrouvé. Franck espère que lors de ce voyage il aura le courage de demander à Émilie de passer sa vie à ses côtés.  Lire la suite « Juste avant l’Oubli de Alice Zeniter »

La Vie devant soi de Romain Gary

la vie devant soi

« Mais je tiens pas tellement à être heureux, je préfère encore la vie. Le bonheur, c’est une belle ordure et une peau de vache et il faudrait lui apprendre à vivre. »

Titre: La vie devant soi

Auteur: Romain Gary (Émile Ajar)

Date de parution: 1975

Il paraît que ce livre est un véritable best-seller auprès des élèves, même les plus récalcitrants. Je me suis alors demandé quelle était cette perle. Trouvé d’occasion dans ma petite librairie associative, je l’ai dévoré aussitôt.

Momo a dix ans, ou à peu près. Il vit chez madame Rosa, qui recueille les enfants des femmes qui se défendent avec leur cul. Madame Rosa est vieille, grosse et moche mais Momo l’aime quand même. Et puis il y a les six étages qui tuent madame Rosa et ses crises d’habitude aussi. Elle a survécu à Auschwitz mais elle ne veut pas finir comme un légume à l’hôpital. Momo préfèrerait l’avorter par respect pour le droit sacré des peuples.

Je dois bien avouer avoir été complètement déboussolée par le style. En effet, le narrateur est le jeune Momo, âgé d’une dizaine d’années et il raconte son univers avec ses propres mots. Il faut donc identifier ce qui se cache derrière les expressions fantaisistes voire fautives du jeune enfant qui n’a pas été longtemps à l’école. Une fois passée cette barrière, un monde narratif riche et surprenant s’ouvre devant nous. En fait, lire ce livre, ça se mérite!

Nous avons affaire à une galerie de personnages forts, drôles et bouleversants, tous plus fous et colorés les uns que les autres: Madame Rosa, Momo, Moïse et Banania, madame Lola, la travestie, monsieur Hamil… Ils habitent Belleville et en font une cité cosmopolite peuplée de Juifs, d’Arabes et de Noirs.

Dans la vie du jeune Momo, Victor Hugo et Les Misérables apparaissent comme un gimmick, aussi sacré que le Coran. Pourtant, c’est bien sa version des Misérables qu’il nous donne avec sa langue populaire et ses personnages issus de la misère parisienne.

Le roman aborde deux thèmes très importants: la fin de vie et la tolérance. Et le choix d’un narrateur enfant rend les choses encore plus essentielles. Il va droit au but et voit les choses comme elles sont, dans leur brutalité, sans le vernis policé des adultes. Le roman est donc d’une humanité exceptionnelle. Il n’y a aucune comparaison possible avec ce que j’ai pu lire jusqu’à aujourd’hui sur ce sujet.

Pour la petite anecdote, le roman a reçu le prix Goncourt en 1975 sous le pseudonyme Émile Ajar. La vérité ne fut révélé qu’à sa mort.

5livrecoeurcoup de coeur

La Mort du roi Tsongor, Laurent Gaudé

tsongorTitre: La Mort du roi Tsongor

Auteur: Laurent Gaudé

Éditeur: Actes Sud

Collection: Babel

Date de parution: 2002

Prix Goncourt des Lycéens 2002

Le vieux roi Tsongor, roi de Massaba s’apprête à marier sa fille Samilia. Alors que la vie du roi doit atteindre son apogée par ce mariage, la mort frappe à la porte sous différentes formes: Katabolonga, le porteur du tabouret d’or, son plus proche ami voit le terme de sa promesse arriver; un nouveau prétendant revendique la main de Samilia. Une guerre va éclater. Le vieux roi Tsongor ne sait comment sortir son royaume de cette situation inextricable. Le plus jeune des fils du roi devra parcourir le royaume de son père afin de laisser sept sépultures, comme sept visages du roi.

Dans un lieu imaginaire et mythique, la trame du roman tisse un magnifique voyage initiatique et une épopée digne des grands mythes antiques. Héros, quêtes, combats sont les ingrédients d’un récit tragique au nœud insoluble. La langue à la fois simple et sensuelle envoûte le lecteur et l’emporte sans lui faire oublier la dimension éminemment humaine des enjeux. En effet, la question du deuil, du sacrifice, de l’orgueil sont autant de thèmes qui hantent les plus grandes oeuvres de la littérature. Ici, la question qui m’a semblé la plus essentielle et la plus bouleversante est celle de l’identité de nos proches. Quel est le vrai visage d’une personne? Est-il le même pour tous? Ces visages sont-ils les facettes d’une même personne?

J’ai été sous le charme de ce roman et de la langue de Laurent Gaudé. Ce livre constitue pour moi un écho à l’Iliade, aux grandes fresques épiques médiévales. Une magnifique découverte!

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