J’imagine que parmi vous certains n’aiment pas lire des classiques, traumatisés qu’ils sont par leurs lectures scolaires ou tout simplement retenus par leurs préjugés (c’est mal!). Il paraît que les classiques sont longs, ennuyeux et trop difficiles. Et Balzac est souvent accusé de ces trois maux. Pourtant il ne faut pas avoir peur des romans de Balzac!
Je vous propose aujourd’hui d’aborder Balzac en douceur par quatre textes, romans ou nouvelles, très courts (moins de 100 pages) et qu’on peut trouver pour 1,50€ dans la collection Libretti de Livre de poche: Sarrasine, Adieu!, La Maison du Chat-qui-pelote et Le Chef-d’oeuvre inconnu. (Je précise que je ne suis pas sponsorisée par cette maison d’édition!)
Adieu!, sorte de nouvelle qui préfigure Le Colonel Chabert, commence en 1819. Philippe de Sucy, lors d’une partie de chasse, aperçoit une jeune femme qui semble avoir perdu la raison et qui répète seulement « Adieu ». Philippe de Sucy reconnaît alors en elle Stéphanie, une femme qu’il a tendrement aimé et perdue pendant le passage de la Bérézina lors duquel ils ont été brutalement séparés. Recueillie par son oncle, Stéphanie vit à présent comme une sauvage. Philippe décide de soigner Stéphanie. Je vous conseille cette nouvelle efficace et bouleversante qui aborde la folie avec délicatesse.
L’intrigue de la nouvelle Le Chef-d’oeuvre inconnu se déroule en 1612. Une jeune peintre, Nicolas Poussin, vient trouver le peintre Phorbus dans son atelier. Là, il rencontre un autre peintre: Frenhofer. Ce dernier lui donne un magistral cours de peinture. Mais il intrigue surtout beaucoup le jeune Poussin car il doute à propos de sa dernière oeuvre qu’il ne veut pas révéler. Nicolas Poussin décide alors de sacrifier l’amour de la belle Gilette pour découvrir le secret du vieux Frenhofer. Cette nouvelle, à la limite du fantastique, mène une réflexion sur l’art et le rapport de l’artiste à son oeuvre.
La Maison du Chat-qui-pelote met en scène Augustine, fille de drapier dont tombe follement amoureux Théodore de Sommervieux, un aristocrate et artiste. L’union de ces deux êtres de conditions sociales très différentes trouve son reflet inversé dans le couple que forme la soeur d’Augustine, Virginie et Joseph Lebas, le commis. Cette nouvelle est le lieu d’une réflexion sur la mariage, sur les fossés creusés entre les classes sociales et sur l’amour. Une nouvelle poignante qui résonne encore aujourd’hui.
Sarrasine s’ouvre sur une soirée parisienne. Un vieillard étrange y apparaît et excite la curiosité de tous. Le narrateur est interrogé par sa cavalière, il décide de lui raconter l’histoire de Sarrasine. Sarrasine est un sculpteur qui, lors d’une soirée à l’opéra, ressent un véritable coup de foudre pour Zambinella, la chanteuse principale. Il exprime d’abord son amour dans l’art mais son désir le pousse à séduire Zambinella. Or, cette femme semble mystérieuse et s’échappe toujours. Cette nouvelle étrange et dérangeante saura vous surprendre. Toujours sous le signe de l’art, comme les deux précédentes nouvelles, Balzac met en scène le désir et son rapport à la réalité et à l’art.
J’espère avoir éveillé votre curiosité avec ces trois nouvelles qui vous permettront de découvrir Balzac, sans complexes et sans affronter ses incontournables mais impressionnants romans.
J’aime bien ce principe d’un »été avec Balzac » bravo :3
Je te rejoins pour Le chef d’oeuvre inconnu : j’avais vraiment du mal avec l’auteur et il m’a permis une jolie « réconciliation » 🙂
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