Titre: Les Hauts de Hurlevent
Auteur: Emily Brontë
Scénario: Yann
Dessin et couleur: Edith
Éditions: Delcourt
Date de parution: 2012
Ce mois-ci, le groupe de lecture Comic Whales nous lançait le défi de lire une adaptation d’un grand classique en bd. Le choix du groupe s’est porté sur Les Hauts de Hurlevent, le roman sombre et presque gothique d’Emily Brontë. Cela tombait bien puisque depuis un moment je désirais lire le roman. Alors je me suis dit que je pourrais peut-être commencer par la bande-dessinée.
Les Hauts de Hurlevent sont une demeure dans les landes. Un soir, Hareton Earnshaw le propriétaire des lieux, revient chez lui accompagné d’un jeune garçon des rues: Heathcliff. C’est l’intrusion de ce personnage passionné, dur et sauvage qui va entraîner l’histoire de la famille sur deux générations.
La première chose que je dois dire c’est que cette adaptation m’a convaincue qu’il fallait que je lise le roman d’ici peu. En fait, je suis restée sur ma faim. Le traitement en bd suppose de concentrer le récit et l’intrigue en quelques planches et surtout de recomposer l’histoire pour la rendre fluide. Ici, par exemple, le procédé des récits enchâssés par exemple est supprimé. Cette rapidité du récit causée par la mise en images accentue la rapidité des revirements des sentiments et émotions des personnages. Ils semblent alors très changeants et difficiles à suivre. Les thèmes importants du roman comme la vengeance, la haine, la passion destructrice sont donc moins compréhensibles car ils nécessitent un approfondissement psychologique, lent et précis.
La question du narrateur n’est pas claire non plus. En bande-dessinée, la question du point de vue n’est pas forcément nécessaire grâce aux images. Mais dans la première partie de la bande dessinée (le tome 1), la narratrice qui apparaît dans certains récitatifs (oui, je me la pète avec des mots compliqués! ici cela désigne les encadrés dans les coins des images) est Cathy Earnshaw, un des personnages. Mais elle ne peut plus l’être dans la deuxième partie.
Par contre, j’ai trouvé les dessins très beaux. Les personnages ne sont ni magnifiés, ni idéalisés. Ils portent sur le visage des traits qui illustrent leur caractère. Ils sont souvent grimaçants, sombres ou les sourcils froncés; leurs bouches tordues sourient rarement. Les couleurs choisies pour les décors m’apparaissent plutôt vraisemblables et correspondent à l’ambiance sombre du récit.
J’ai hâte de lire ce récit qui m’a semblé proche du mouvement réaliste et naturaliste par certaines de ses thématiques. En effet, le roman Les Hauts de Hurlevent semble raconter une saga familiale où l’alcool, les tempéraments et l’hérédité jouent un rôle majeur.
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